On a revu Chak-Wak, Nasreddine Shili un excellent dialoguiste à redécouvrir !

On a revu Chak-Wak, Nasreddine Shili un excellent dialoguiste à redécouvrir !

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Revoir le court métrage Chak-Wak de Nasreddine Shili sorti en 2010 peut s’avérer être une très bonne idée. Chak-Wak raconte l’histoire d’un village qui cherche un Imam, l’Imam sera payé 300 dinars avec tous les avantages que la position d’imam offre comme l’autorité, les cadeaux, etc.

Les villageois, même l’ex-taulard « Bagla » et autres petits bandits veulent avoir ce « job » de rêve. L’épicier du coin se transforme en libraire de livres religieux, d’encens et autres produits « islamiques », les barbes poussent et l’arabe remplace le dialecte tunisien. 

Un film profondément politique, avec un humour noir porté par un dialogue extrêmement bien écrit. Effectivement, Nasreddine Shili est un très bon dialoguiste, métier non reconnu encore parce que la logique de production en Tunisie fait rarement appel à ce corps de métier, mais en visionnant Chak-Wak, on est époustouflé par la fluidité, la justesse et la sincérité des mots dans la bouche des personnages, on se reconnaît dans les expressions et les tournures de phrases utilisées. La preuve que Naseddine Shili a su écrire un dialogue devenu presque mythique, c’est le nombre de séquences de ce film partagées sur les réseaux sociaux, et dans des groupes très populaires sur internet. 

Même si la réalisation n’est pas à couper le souffle, même faible parfois, l’histoire, les personnages, les dialogues et l’atmosphère de Chak-Wak peuvent répondre à la crise du dialogue dans les films tunisiens, qui, souvent, laisse à désirer parce qu’ils sonnent faux ; et ne ressemblent pas à la réalité linguistique de notre société. Chak-Wak est donc à redécouvrir !